Hydroxytyrosol – un précieux allié de la santé cardiovasculaire issu de l’olive
Régime méditerranéen et santé du cœur et des vaisseaux
Le régime méditerranéen est spécifiquement recommandé pour améliorer la santé du cœur et des vaisseaux sanguins. La question de savoir à quels composants de l’alimentation méditerranéenne on peut attribuer ses effets positifs sur la santé a été largement explorée. On pense que les effets positifs du régime méditerranéen reposent sur la combinaison d’une consommation importante d’huile d’olive (acide oléique, hydroxytyrosol), de légumes (beaucoup de substances végétales secondaires en général) et de poisson (acides gras oméga 3 à longue chaîne). Les olives sont consommées entières (noires ou vertes) ou pressées sous forme d’huile. Les feuilles d’olivier s’utilisent aussi en tisane.
L’olive, source d’acide gras insaturés et de substances végétales secondaires
Quand on presse les olives, on obtient une huile de grande qualité, dont la haute teneur en acides gras mono-insaturés (principalement l’acide oléique) est à l’origine d’une grande part de ses bénéfices pour la santé, comme l’amélioration des taux de cholestérol. L’huile d’olive contient aussi de nombreux composés phénoliques – p. ex. l’hydroxytyrosol à l’effet vasoprotecteur – qui, grâce à leurs propriétés, agissent comme des substances végétales secondaires antioxydantes.
L’hydroxytyrosol – important antioxydant de l’olivier
Quantitativement, l’hydroxytyrosol est clairement le principal antioxydant de l’olivier. Il se forme à partir d’une substance amère, l’oleuropéine, qui se décompose en acide élénolique et en hydroxytyrosol lors du processus de maturation du fruit (qui passe de la couleur verte à la couleur noire).
Formation de l’hydroxytyrosol
De précieuses sources d’hydroxytyrosol
Pour bénéficier de 50 mg d’hydroxytyrosol, il faudrait manger 50 à 80 g d’olives chaque jour – selon leur provenance et la variété d’olive, cette quantité peut toutefois considérablement varier (les olives noires contiennent généralement plus d’hydroxytyrosol).1
L’hydroxytyrosol est présent dans les fruits, mais aussi dans les feuilles en quantités notables. Dans l’huile d’olive elle-même, cette quantité est plus réduite, car la molécule est surtout soluble dans l’eau. En conséquence, ce sont les feuilles d’olivier ou les résidus de pressage des olives lors de la production d’huile (pour ainsi dire le marc) qui sont utilisés pour produire des extraits riches en oleuropéine ou en hydroxytyrosol.
Quand les huiles d’olive sont riches en hydroxytyrosol – ce qui peut être le cas selon la région de culture des olives et le procédé d’extraction –, l’allégation santé suivante peut apparaître sur le produit: «Les polyphénols présents dans l’huile d’olive contribuent à protéger les lipides sanguins contre le stress oxydatif». Cette mention est autorisée à partir de 5 mg d’hydroxytyrosol pour 20 g d’huile.
Les propriétés de l’hydroxytyrosol
Comme de nombreux autres composés phénoliques, l’oleuropéine est décomposée dans l’intestin et dès lors bien assimilée. La bonne biodisponibilité de l’hydroxytyrosol contenu dans l’alimentation ou les compléments alimentaires est bien établie. Les molécules sont en partie transformées en formes encore plus hydrosolubles dans les cellules intestinales afin qu’elles puissent déployer leurs effets dans l’organisme. On sait entre-temps un certain nombre de choses sur cette action dans l’organisme.3,4
Maladies cardiovasculaires (lipides sanguins, vaisseaux)
L’hydroxytyrosol est considéré comme l’un des antioxydants les plus puissants apportés par notre alimentation. Les effets les mieux étudiés sont les puissants effets antioxydants de l’hydroxytyrosol sur les lipides sanguins (il protège les particules LDL de l’oxydation) et l’augmentation du potentiel antioxydant du plasma sanguin. C’est ainsi qu’il peut contribuer à la prévention de l’athérosclérose (calcification des vaisseaux). De plus, l’hydroxytyrosol inhibe l’agrégation plaquettaire, autrement dit la formation de caillots.
Les études montrent des effets positifs sur la santé cardiovasculaire
Différentes études ont montré une série d’autres effets positifs intéressants pour la santé cardiovasculaire:
- réduction de la tension artérielle
- influence sur l’équilibre du cholestérol à l’intérieur des cellules
- inhibition de l’inflammation de l’endothélium vasculaire et de la formation de nouveaux vaisseaux induite par l’inflammation
- réduction de la production de superoxyde par les mitochondries des cellules vasculaires
- augmentation de l’activité de la superoxyde dismutase (SOD)
- réduction de l’expression des molécules d’adhésion cellulaire (qui jouent un rôle dans l’apparition de l’athérosclérose dans les vaisseaux)
Dans le cadre d’une étude de 8 semaines portant sur l’administration de 45 mg d’hydroxytyrosol, l’amélioration des concentrations de lipides sanguins n’a pas pu être confirmée, mais on a observé une nette élévation des concentrations sanguines de vitamine C – un indicateur clair du potentiel antioxydant de l’hydroxytyrosol (car la vitamine C n’est pas épuisée).5
Troubles métaboliques (diabète, régulation des graisses)
Dans les études menées chez l’animal, l’hydroxytyrosol a montré un rôle dans la sensibilité à l’insuline et la prévention des polyneuropathies diabétiques. Il a en outre montré des effets hépatoprotecteurs, surtout en cas de stéatose hépatique non alcoolique. Dans les modèles animaux, les conséquences d’une alimentation particulièrement grasse ont ainsi pu être atténuées: on a observé moins d’inflammations impliquées dans l’apparition de la résistance à l’insuline et de la stéatose hépatique, moins de stress nitrosatif/oxydatif, une meilleure homéostasie du glucose et une amélioration de la fonction barrière de l’intestin.
De plus, l’hydroxytyrosol induit des effets similaires à une restriction calorique dans de nombreux tissus, autrement dit une régulation positive des sirtuines (enzymes anti-âge de l’organisme).
Effet antimicrobien et antiviral
In vitro, l’hydroxytyrosol possède des propriétés antimicrobiennes contre différents pathogènes courants du tractus gastro-intestinal et des voies respiratoires tels que Vibrio parahaemolyticus, Salmonella typhi, Haemophilus influenzae, Staphylococcus aureus et Moraxella catarrhalis. Il inhibe également divers germes cutanés tels que Propionibacterium acnes et Streptococcus pyogenes.
Action antitumorale
Sur la base des données de diverses études, l’hydroxytyrosol et ses molécules précurseurs pourraient aussi jouer un rôle de soutien dans le traitement du cancer, surtout grâce à leur capacité à moduler l’expression de certains gènes et l’activité de différentes protéines signal. Dernièrement, les microARN font l’objet de nombreuses recherches. Nous avons toutefois besoin de davantage d’études sur cette question. Les résultats de vastes études de cohorte comme EPIC et PREDIMED, qui se sont penchées sur les effets d’un régime riche en huile d’olive, sont déjà encourageants.
Hydroxytyrosol – Conclusion
Une grande partie des effets positifs de l’olive sur la santé repose probablement sur sa haute teneur en oleuropéine et son produit métabolique actif, l’hydroxytyrosol.
L’effet principal de ce dernier sur le plan vasculaire semble être de protéger les lipides sanguins de l’oxydation. En tant que puissant antioxydant, il déploie toutefois aussi son potentiel en inhibant les inflammations dans l’organisme et peut ainsi – grâce à sa bonne biodisponibilité et à sa bonne tolérance – s’avérer intéressant dans d’autres indications.
Littérature
1http://phenol-explorer.eu/contents/polyphenol/674; accessed 21.5.2021
2Robles-Almazan M et al. Hydroxytyrosol: Bioavailability, toxicity, and clinical applications, Food Research International (2018);105:654–667.
3Peyrol J et al. Hydroxytyrosol in the Prevention of the Metabolic Syndrome and Related Disorders. Nutrients. 2017;9(3):306
4Karković Marković A et al. Hydroxytyrosol, Tyrosol and Derivatives and Their Potential Effects on Human Health. Molecules (2019);24(10):2001.
5Lopez-Huertas E et al. Hydroxytyrosol supplementation increases vitamin C levels in vivo. A human volunteer trial. Redox Biol. (2017);11:384–389.