L’astaxanthine, un antioxydant puissant et polyvalent
Au sein du groupe des caroténoïdes, l’astaxanthine possède des propriétés antioxydantes particulièrement puissantes. Sa structure polaire/apolaire/polaire lui permet de se déposer facilement dans les membranes cellulaires, où elle protège les lipides de la peroxydation. Cette particularité est très importante lorsque l’organisme est soumis à un stress oxydatif.
Stress oxydatif et mitochondries
Le stress oxydatif se caractérise par la formation excessive de dérivés réactifs de l’oxygène (reactive oxygen species, ROS) qui, à la longue, ne peuvent pas être neutralisés par l’organisme. Un stress oxydatif excessif présente un potentiel délétère considérable et il est impliqué dans le vieillissement précoce et l’apparition de maladies chroniques (voir le schéma). Un excès prolongé de radicaux libres est la conséquence, entre autres, des fardeaux du quotidien que constituent le stress, le tabac, l’alcool, les mauvaises habitudes alimentaires et la pollution.
Les mitochondries, «centrale énergétique »des cellules et productrices naturelles de dérivés réactifs, risquent tout particulièrement d’être endommagées par un excès de ROS. Dans les conditions physiologiques normales, des enzymes antioxydantes (superoxyde dismutase, catalase et glutathion peroxydase) éliminent très efficacement ces radicaux libres. Une surproduction prolongée de ROS entraîne toutefois, tôt ou tard, un dysfonctionnement des mitochondries et une baisse de la production d’énergie par les cellules. En cas d’excès de ROS, le cytochrome C mitochondrial est libéré dans le cytoplasme, où il peut déclencher la mort cellulaire programmée par le biais d’une cascade de signalisation.
Astaxanthine et dysfonctionnement des mitochondries
Une évaluation d’études de 2018 s’est intéressée à l’importance de l’astaxanthine en cas de dysfonctionnement des mitochondries et dans les pathologies associées.
Des études scientifiques ont montré que l’astaxanthine pouvait maintenir les fonctions mitochondriales en préservant le délicat équilibre des réactions de l’oxygène (oxydoréduction) dans l’organisme. Cette fonction peut être importante dans les maladies liées au stress oxydatif, par exemple le syndrome métabolique, les cardiopathies coronariennes ou les maladies neurodégénératives et inflammatoires. Dans différents modèles pathologiques in vitro et in vivo, on a déjà pu observer un effet positif de l’astaxanthine sur les mécanismes pathologiques sous-jacents: c’est notamment le cas dans la stéatose hépatique non alcoolique, dans laquelle une accumulation de graisses et le stress oxydatif entravent le fonctionnement des mitochondries des cellules hépatiques. L’astaxanthine pourrait réduire l’accumulation de graisses dans le foie et les processus inflammatoires.
En raison de sa forte proportion de lipides et de son activité métabolique, le système nerveux est lui aussi sensible au stress oxydatif. L’astaxanthine peut traverser la barrière hémato-encéphalique et réduire ainsi les dommages causés aux mitochondries des cellules cérébrales, ce qui revêt une importance considérable dans les maladies neurodégénératives.
L’astaxanthine protège des lésions cutanées dues aux UV
Le rayonnement ultraviolet peut, lui aussi, causer un stress oxydatif.
Il cause la production de radicaux libres qui peuvent endommager des structures telles que les lipides, les protéines et l’ADN. Dans la nature, l’astaxanthine remplit une fonction importante: elle exerce un effet protecteur contre les effets nocifs des UV. Cet effet a été testé dans une étude randomisée en double aveugle contrôlée par placebo chez des sujets sains. Un groupe de 23 femmes et hommes japonais a pris chaque jour 4 mg d’astaxanthine ou un placebo sur une période de 9 semaines. Au début et à la fin de la supplémentation, la dose de rayonnement la plus faible entraînant une rougeur bien délimitée de la peau après 16 à 24 h (dose minimale d’érythème, MED) a été déterminée. L’hydratation cutanée et la perte d’eau transépidermique ont également été mesurées sur la zone de peau exposée. La texture de la peau ressentie subjectivement a été évaluée à l’aide d’un questionnaire. Par rapport au groupe placebo, le groupe astaxanthine a présenté une MED significativement plus élevée, donc moins de rougeurs cutanées, ainsi qu’une perte d’eau transépidermique significativement inférieure dans la zone de peau exposée. La texture de la peau a été évaluée comme significativement meilleure et la peau comme moins rugueuse dans le groupe astaxanthine.
Recommandations sur l’apport d’astaxanthine à des fins préventives et thérapeutiques
En prévention (par ex. protection solaire par l’intérieur) et pour les sportifs, une dose de 4 à 8 mg d’astaxanthine par jour est généralement recommandée. Dans les usages thérapeutiques (inflammations, arthrite, maladies cardiovasculaires), la dose est de 4 à 12 mg/jour, et dans les troubles de la fécondité masculine elle est de 16 mg/jour.
Conclusion
En tant qu’antioxydant, l’astaxanthine peut être utilisée dans la prévention de différentes maladies qui sont associées au stress oxydatif et à l’endommagement consécutif des mitochondries. Son utilisation dans la prévention des lésions cutanées dues aux UV est également efficace et très prometteuse.